Au début de 2020, lorsque les autorités chinoises ont mis en place – du jour au lendemain — un « confinement » draconien de 100 millions de citoyens en réponse aux signalements d’un nouveau virus, le reste du monde ne se doutait pas, qu’en peu de temps, cette même politique, sans précédent, d’incarcération à domicile, ainsi que de nombreuses autres« interventions non pharmaceutiques » (IPN) seraient bientôt appliquées près d’eux.

Jamais auparavant, les présumées IPN — que les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) appellent aussi par euphémisme des « mesures d’atténuation communautaires» — n’ont été mises, de façon si agressive, au centre des préoccupations pendant l’épidémie déclarée de la maladie.

Aux États-Unis, les cinq IPN les plus adoptées dans le cadre de la COVID-19 ont été : les ordonnances de l’état d’urgence, les interdictions ou les limites relatives aux rassemblements sociaux, les fermetures d’écoles, les restrictions commerciales (notamment, les restaurants) et les assignations à domicile.

La liste intimidante des mesures IPN «de A jusqu’à Z» comprennent également les interdictions de voyager, les couvre-feux, la distanciation sociale, les masques, l’hygiène chimique et le travail à distance, qui s’ajoutent au changement de comportement équivalent à la doctrine de l’austérité financière du choc.

Au début de 2020, des citoyens et des experts en sciences sociales choqués, ont prédit que l’obligation généralisée de ces « mesures extrêmes d’une efficacité inconnue » conduirait à des contreparties humaines et économiques, horribles et coûteuses.

Pour renforcer les mises en garde, certains ont souligné l’expérience de la Corée avec le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (SRMO ou en anglais MERS-CoV) en 2015, lorsque des milliers de fermetures d’écoles, l’annulation généralisée d’événements et les restrictions imposées à la liberté de déplacement à grande échelle, ont couté 10 milliards de dollars à la nation asiatique et ont entraîné une baisse de 41 % dans le secteur du tourisme.

En constatant l’impact socio-économique disproportionnellement sévère d’une maladie pour laquelle « le nombre d’infections et de décès… étaient moindre que les cas de tuberculose ou de grippe saisonnière », un expert en médecine préventive qui a fait la chronique du fiasco coréen a fait remarquer que « les personnes qui assument les coûts liés à la restriction des déplacements ne sont pas les mêmes qui en bénéficient ».

Une observation semblable peut s’appliquer à la situation actuelle liée à la COVID-19. Dix-huit mois plus tard, la majeure partie du monde est encore soumise à une interminable boucle de restrictions dystopiques façon “jour de la Marmotte” (avec un virus qui ne sert plus de justification), tandis que les élites mondiales creusent l’écart de richesse à des niveaux obscènes et consolident progressivement les contrôles technocratiques.

À ce stade, il ne fait aucun doute que les propos « des Cassandres », qui ont eu la prévoyance de qualifier les IPN liées à la COVID‑19 de « calamité colossale en matière de santé publique » et de menace totalitaire, sont largement justifiés, et comment!

Les « confineurs » n’ont pas seulement réussi à remplacer un siècle de « sagesse en santé publique… avec une imposition non testée et descendante de la liberté et des droits de l’homme », a écrit l’American Institute for Economic Research en décembre 2020, mais travaillent ouvertement à établir des « contrôles sociaux et économiques universels » comme une nouvelle « doctrine ».

« Modification fondamentale du paysage de la santé des enfants »

Des quatre coins du monde, les données recueillies indiquent que les politiques des IPN ont été particulièrement désastreuses pour les enfants.

Songez à l’étude révélatrice sur la COVID-19 publiée en août, dans laquelle des chercheurs de l’Université Brown fournissent des éléments « probants » — et alarmants — que les CPD ont « fondamentalement modifié le paysage de la santé des enfants » et « nuisent considérablement sur le développement des nourrissons et des enfants. »

En attirant l’attention sur les conséquences importantes pour les enfants de la fermeture d’entreprises, de garderies, d’écoles et de terrains de jeux, ainsi que sur le stress accru des parents et la « réduction de l’interaction, de la stimulation et du jeu créatif des enfants avec les autres enfants », les chercheurs ont signalé que les enfants nés pendant la pandémie affichent des performances cognitives (verbales, motrices et globales) nettement inférieures à celles des enfants nés avant la pandémie.

Les tests de QI effectués par les chercheurs sur des « bébés pandémiques » ont produit un score moyen d’environ 78, contre un score moyen de QI qui, au cours de la dernière décennie, oscillait autour de 100.

L’auteur principal de l’étude a qualifié les résultats de «pas subtils, même en faisant un gros effort ».

Destruction d’emplois et de petites entreprises

Un rapport publié en novembre 2020 par l’Université de la Californie du Sud (USC) qui examinait l’impact des fermetures obligatoires et des « réouvertures partielles » a révélé que ces deux variables des IPN étaient « le facteur le plus influent du déclin de l’économie ».

L’USC a prédit que les deux mesures politiques draconiennes « pourraient entraîner une perte de 22 % du PIB américain en un an seulement et une perte encore plus grande… « sur deux ans » — soit jusqu’à 4,8 trillions de dollars de perte de PIB.

La perte d’emploi et le chômage sont une source évidente de stress parental avec des effets directs et des retombées sur les enfants.

Grâce à la récession facilitée par les IPN liées à la COVID-19, les pertes d’emploi ont eu la distinction d’être les « plus profondes » et les « plus abruptes » par rapport aux récessions passées, et de frapper les travailleurs à faible salaire les plus durement.

Bien que les économistes aient signalé, à partir d’août 2020, la reprise de la moitié des emplois perdus, les plus vulnérables sur le plan économique étaient beaucoup moins susceptibles d’avoir retrouvé un emploi, ce qui est une mauvaise nouvelle pour les enfants et les familles vivant déjà à la limite de la pauvreté.

Même avec une certaine reprise de l’emploi, les pertes d’emploi globales sont demeurées supérieures au pic enregistré pendant la grande récession de 2007-2009.

Les petites entreprises qui ont la réputation bien méritée d’être l’« épine dorsale » ou l’« élément vital » de l’économie américaine ont beaucoup souffert en raison des capricieuses IPN. En l’état actuel ou sous la menace des nouveaux confinements, une analyse des difficultés que rencontrent les petites entreprises est arrivée à la conclusion qu’, « il est difficile pour les petites entreprises de trouver une certitude dans leurs activités ou leurs finances ».

Aux États-Unis, l’impact sur les restaurants et les entreprises dirigées par des minorités a été particulièrement féroce.

Avant la COVID-19, les petites entreprises étaient responsables de« plus de 41 % de la création nette d’emplois, 45 % du PIB et 34 % de toutes les exportations américaines. » En juin 2021, tous les États américains avaient perdu plus de 25 % de ses petites entreprises, dont au moins quatre sur dix ont fermé leurs portes dans les États les plus durement touchés.

Bien que les dirigeants des États attribuent un vague blâme à la « COVID-19 », cela défie toute logique de permettre ces mesures de s’en tirer à bon compte. Dans les 10 États qui adhèrent le plus fortement aux restrictions IPN, de 33% à 44% de petites entreprises ont fermé (à l’exception du Vermont où 29,6% ont fermé).

Pendant ce temps, des entreprises comme Amazon et Walmart continuant de fonctionner pendant que les petites entreprises étaient invitées à faire des sacrifices, se sont emparées de la part de marché des petites entreprises indépendantes et s’en mis plein les poches.

Les fondateurs et les plus grands actionnaires des deux sociétés ont réalisé 56 % de plus de bénéfices en 2020 par rapport à l’année précédente, mais — notoirement avares envers leurs employés — « n’en ont partagé presque rien avec leurs travailleurs ».

Le mieux qu’Amazon semble pouvoir faire est d’offrir « jusqu’à 80 $ » aux employés qui reçoivent une injection de COVID-19.

De son côté, Walmart alerte les employés (appelés « associés ») qui, d’ici le 4 octobre ne reçoivent pas de vaccin contre la COVID-19, ne seront pas payés pendant un mois et seront ensuite licenciés s’ils n’obéissent pas.

Le temps de la famine

Les chercheurs en santé publique reconnaissent depuis longtemps que « l’alimentation, la nutrition, la santé et les résultats socio-économiques sont profondément liés ».

En 2019, l’insécurité alimentaire aux États-Unis (définie comme « l’absence d’un accès régulier à la quantité suffisante de nourriture pour que chaque membre d’un ménage puisse mener une vie active et saine »), bien qu’elle demeure un problème pour de nombreuses personnes, était à son plus bas niveau en plus de 20 ans.

Toutefois, les conséquences économiques dues aux ordres de confinement et à la fermeture d’entreprises « non essentielles » et d’écoles (y compris les programmes de déjeuner et de dîner en milieu scolaire qui ont été bloqués) ont « bouleversé » cette tendance.

L’organisation Feeding America (Nourrir l’Amérique) estime qu’un Américain sur huit – et un enfant sur six, ainsi qu’un Américain noir sur cinq – pourraient connaître une insécurité alimentaire en 2021.

On estime qu’un enfant sur cinq a eu faim en 2020. La malnutrition au début de la vie peut avoir des effets durables sur la santé plus tard dans la vie.

Selon Feeding America, les personnes et les ménages les plus touchés par la crise économique provoquée par les IPN étaient déjà en situation d’insécurité alimentaire ou étaient exposés à un risque d’insécurité alimentaire avant la COVID-19 « et font face à de plus grandes difficultés depuis la COVID-19 ».

Feeding America remarque également que « la sécurité alimentaire très faible est probablement à la hausse » (le type d’insécurité alimentaire le plus alarmant impliquant « la réduction de la consommation alimentaire et des habitudes alimentaires perturbées »).

Selon David Beasley, l’ancien gouverneur de la Caroline du Sud et le lauréat du prix Nobel de la paix et qui est aussi à la tête de World Food Programme, le nombre de personnes au bord de la famine a doublé à l’échelle mondiale, en raison des ravages économiques causés par les confinements et d’autres IPN.

Diminution de l’espérance de vie et détérioration de la santé mentale

L’espérance de vie aux États-Unis a chuté de 1 an à 1/2 an en 2020, diminuant davantage au deuxième semestre qu’au premier semestre.

En replaçant dans le contexte cette statistique surprenante, unr représentante du CDC a expliqué qu’habituellement, les changements de mortalité sont « plutôt graduels », alors que la baisse en 2020 a été précipitée et « importante ». Elle a remarqué que la CDC ne s’attendait pas à ce que l’espérance de vie en 2021 « revienne à ce qu’elle était en 2019 ».

En conséquence directe des IPN liées à la COVID-19, des études ont révélé une détérioration de la santé mentale chez les adolescents et les jeunes adultes ainsi que chez les adultes, l’effet qui s’est manifesté presque immédiatement au printemps 2020.

En décrivant le prix à payer de la COVID-19 bien plus important sur la santé mentale que les « traumatismes de masse » antérieurs, un article de presse a reconnu que les IPN ont éliminé l’un des « moyens les plus efficaces de réduire le stress … le lien social au sein d’une collectivité. »

Le soutien interpersonnel est particulièrement essentiel pour les jeunes. Il n’est donc pas surprenant que les mesures liées à l’IPN, comme l’instruction obligatoire en ligne et le confinement, ainsi que les préoccupations liées aux besoins fondamentaux, aient été des déclencheurs clés de la dépression et de l’anxiété chez les jeunes.

Les données sur les overdoses mortelles et non mortelles de drogues commencent à refléter la tendance à la baisse de la santé mentale. Par exemple :

  • Entre mai 2019 et mai 2020, le CDC a rapporté “le plus grand nombre de décès par overdose jamais enregistré sur une période de 12 mois”, dont le plus grand nombre de décès a été enregistré entre mars et mai 2020.
  • Dans une recherche connexe du CDC sur les overdoses de benzodiazépines (prescrites pour l’anxiété et l’insomnie) et de “benzos” illicites, les décès par overdose ont augmenté respectivement de 21,8 % et de 519,6 %.
  • Plus de la moitié (53,8 %) des overdoses mortelles dues à des benzos illicites et près d’un tiers (30,7 %) des décès dus à des benzos sur ordonnance concernaient des jeunes âgés de 15 à 34 ans.
  • Presque tous les décès étaient également liés à des opioïdes, et beaucoup concernaient des fentanyls fabriqués illicitement. L’utilisation de fentanyl sans ordonnance a augmenté de 35 % entre la mi-mars et la mi-mai 2020.

Les experts s’accordent à dire que la détérioration de la santé mentale liée au confinement pourrait augmenter les taux de suicide. Ils préviennent, toutefois, qu’il faudra peut-être du temps pour déterminer les tendances suicidaires après la mise en place des IPN, en soulignant que les épidémies précédentes ont montré une diminution initiale et à court terme du suicide « liée à ‘une période de lune de miel’ ou à un phénomène de ‘rassemblement’ ».

Au Royaume-Uni, cependant, un rapport de juillet 2020 a mis en évidence « un signal inquiétant selon lequel les décès par suicide d’enfants pourraient avoir augmenté au cours des 56 premiers jours du confinement », dont les facteurs favorisants étaient répertoriés comme : « la restriction de l’éducation et d’autres activités, la perturbation des services de soins et de soutien, les tensions à la maison et l’isolement. »

La cause première

Bien que les études sur les IPN se multiplient, elles tendent à promouvoir « l’importance et l’efficacité des IPN … pour ralentir la propagation du COVID-19 » et ne reconnaissent qu’à contrecœur leurs «coûts sociétaux élevés

De façon insultante, le ministère américain de la santé et des services sociaux (HHS) – l’agence mère du CDC – a débloqué 250 millions de dollars en septembre dernier pour une campagne de relations publiques visant à « vaincre le désespoir et à inspirer l’espoir.»

Un responsable du HHS a déclaré : « Il y a une grande quantité d [sic]’informations de santé publique que nous devons diffuser et cela inclut la façon de vivre nos vies, de gérer nos bureaux et nos entreprises à l’époque de la COVID, mais cela concerne aussi le vaccin contre la grippe et le vaccin contre la COVID…»

Il est un peu fort de croire que l’agence financée par les contribuables, ayant si allègrement déployé et appliqué les boulets de démolitions qui sont les IPN, donne des conseils sur « la façon de vivre nos vies.»

Le véritable problème auquel il faut prêter attention, ce sont les politiques tyranniques elles-mêmes.