NOTE DE LA RÉDACTION : ‘The Defender’ s’engage à permettre le débat scientifique. Cet article est une analyse du récent débat(cet article + cet article) suscité par Geert Vanden Bossche, Docteur en médecine vétérinaire, concernant l’évasion immunitaire et la vaccination de masse pendant une pandémie.

“Compte tenu de la vaste évasion immunitaire provoquée par les campagnes de vaccination de masse et les mesures accompagnant les confinements, il est facile d’imaginer comment les interventions humaines transformeront la pandémie de COVID-19 en un incroyable désastre pour la santé mondiale et individuelle.”

– Geert Vanden Bossche, Docteur en médecine vétérinaire.

On ne peut faire l’impasse sur les déclarations d’une personne qui, après avoir consacré l’essentiel de sa carrière à la mise au point et au déploiement de vaccins à l’échelle mondiale, décide de dénoncer le programme mondial actuel de vaccination de masse. Les médias grand public ayant fait jusqu’à présent l’impasse sur ce type de déclarations démontre à quel point ces moyens de communication sont devenus impudents.

Cela est tellement crucial que c’est la communauté scientifique et les personnes chargées de décider de la manière dont nous devons réagir qui doivent vraiment s’intéresser au Dr Vanden Bossche et à ses arguments. C’est parce ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le ‘National Institute for Allergy and Infectious Diseases’ des États-Unis, le ministère de la Santé du Royaume-Uni et d’autres organismes contrôlent l’information sur ce sujet ont fait la sourde oreille, que le Dr Vanden Bossche a été contraint de publier ses opinions sur LinkedIn et dans des médias alternatifs. La tenue d’un discours scientifique approprié est très difficile, voire impossible, sur des questions concernant l’ensemble de la population et l’avenir de l’humanité.

Ainsi, depuis que les révélations du Dr Vanden Bossche ont été publiées dans les médias alternatifs il y a quelques jours, et comme beaucoup tentent de s’attaquer à ses affirmations et à ses arguments, nous avons reçu de nombreuses demandes d’éclaircissements auxquels nous tenterons de répondre. Cet article vise à fournir une réponse rationnelle en utilisant les données disponibles au moment de sa rédaction.

Quelles sont les affirmations du Dr Vanden Bossche ?

Vous pouvez lire le document de 12 pages annexé au profil LinkedIn du Dr Vanden Bossche ici. La dernière mise à jour du document en quesion remonte au jour de la rédaction de cet article (17 mars).

Vous pouvez voir/entendre l’interview (42 minutes) qu’il a donné au Dr Philip McMillan ci-dessous :

Regardez le message urgent du Dr Geert Vanden Bossche à l’OMS (2 minutes) :

Regardez une interview approfondie (1 heure 48 minutes) avec Matt Wong de Discernable:

Le Dr Vanden Bossche soulève de nombreux points, et j’ai donc essayé d’en résumer les plus importants :

  1. Les mesures de prévention et les confinements, associés à la vaccination d’une grande partie de la population qui ne garantit pas l’élimination du virus, encouragent l”évasion immunitaire’ sélective du virus. Or, le virus continue d’être excrétés par les personnes infectées parce que les anticorps neutralisants n’ont pas réussi à empêcher leur réplication et leur élimination.
  2. La pression de sélection évolutive exercée sur le virus va créer des souches de plus en plus virulentes par le biais de l’évasion immunitaire qui présente un avantage concurrentiel par rapport aux autres variants et qui auront de plus en plus la possibilité de franchir les défenses en anticorps fournies par le système immunitaire adaptatif, induisant ainsi une ‘résistance au vaccin’. Comme les vaccins actuels ne s’adressent qu’au système immunitaire adaptatif, hautement spécifique à des souches particulières, les fabricants de vaccins ne pourront pas être prêts lorsque de nouvelles souches mutantes seront plus rusées que les vaccins.
  3. La seule possibilité d’éradiquer ces souches plus virulentes serait de faire appel à certains globules blancs (lymphocytes) du système immunitaire inné, à savoir les cellules tueuses naturelles (NK). Cette constatation de Vanden Bossche découle de la connaissance du fait que les personnes asymptomatiques (par exemple, la plupart des enfants le sont) sont capables d’éliminer l’infection à un stade très précoce de l’infection grâce à la fonction renforcée du système immunitaire inné (‘première réponse’) au niveau des surfaces muqueuses des voies respiratoires. Vanden Bossche affirme que la quasi-totalité de la désactivation des virus se produit par l’action des cellules NK qui sont polyspécifiques par nature : elles éliminent ainsi les cellules infectées par le virus, entravant par ce biais tous les variants ou mutants du virus.
  4. Le pire de la pandémie est encore à venir. Le Dr Bossche estime que nous vivons actuellement le calme avant la tempête. Il prévoit que la prochaine vague d’infection sera dramatique, bien pire que tout ce que nous avons vu jusqu’à présent. En effet, il y aura davantage de mutants auxquels le système immunitaire adaptatif offre peu de résistance, et ce, au prix d’une diminution de l’efficacité du système immunitaire inné. S’il mentionne que les vaccins à base de cellules NK – sur lesquels il affirme avoir mené des recherches depuis une dizaine d’années mais pour lesquels il dit également n’avoir aucun conflit d’intérêt – constituent la solution ultime, il estime qu’il est probablement trop tard pour échapper au désastre qui nous attend.

Le Dr Vanden Bossche souligne que le programme actuel de vaccination de masse à l’échelle mondiale, mis en place alors que l’infection est encore importante, est sans précédent et qu’il n’existe aucune preuve scientifique de son efficacité. Il souligne que, historiquement, les programmes de vaccination ont toujours mis l’accent sur l’importance de vacciner les populations à titre prophylactique en l’absence d’infection.

Il fait également valoir que si l’on utilisait différents types de vaccins offrant une immunité stérilisante, c’est-à-dire empêchant l’évasion immunitaire et tuant tous les virus chez les personnes vaccinées, la situation serait entièrement différente. Il se trouve que sa spécialisation porte sur le développement de vaccins à base de cellules tueuses naturelles qui procurent une immunité stérilisante. Selon lui, il est désormais prouvé que les cellules NK peuvent acquérir une mémoire, ce qui pourrait permettre la fabrication de vaccins à base de cellules NK, fabrication beaucoup plus simple que celle des vaccins actuels de type antigénique qui reposent sur l’entraînement du système immunitaire adaptatif et non inné. En fait, il va jusqu’à dire que la seule voie scientifiquement rationnelle à l’heure actuelle est celle d’utiliser les vaccins à cellules NK qui ciblent les souches les plus virulentes. En même temps, il admet “… ce concept fonctionne mais il n’y a [are] aucune donnée clinique”.

De son propre aveu

Dans l’entretien qu’il a accordé à Matt Wong sur la plateforme ‘Discernable’, le Dr Vanden Bossche se montre hésitant lorsqu’on l’interroge sur les vaccins à base de cellules NK, soulignant qu’il n’a “aucun conflit d’intérêt, de quelque nature que ce soit …”

En fait, le commentaire du Dr Vanden Bossche dans cette interview est si révélateur que j’ai inclus ci-dessous quelques extraits de l’interview de Matt Wong :

“Oublions l’ego, oublions l’aspect financier.” “Il n’y a franchement qu’une seule chose en jeu en ce moment, c’est la survie de notre race humaine.” “Mais je dois dire que je travaille depuis plusieurs années sur des vaccins à base de cellules NK. Ce n’est pas comme si je mettais cela sous les feux des projecteurs pour attirer l’attention sur ma technologie … mais c’est grâce à mes connaissances sur le fonctionnement des cellules NK et sur leur rôle essentiel dans l’élimination du virus chez les personnes infectées de manière asymptomatique que j’ai réussi à comprendre la stratégie de ce virus.”

“Nous verrons très probablement que, malgré l’augmentation de la couverture vaccinale, nous assisterons à des phénomènes dramatiques.” “Plus vous mettez le virus sous pression, plus il rend les gens malades … une maladie grave est le moyen le plus efficace pour que le virus assure sa propagation et sa perpétuation, parce que les gens excrètent alors ce virus, et pendant longtemps.”

“C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que nous intervenons de manière aussi massive dans une pandémie ; c’est du jamais vu !” Aujourd’hui, il y a au moins quelqu’un qui alerte, fournit des preuves scientifiques et donne un avertissement très, très sérieux et c’est probablement aussi sans précédent mais je pense que c’est déjà trop tard.

“… Soit nous sommes plus malins que le virus – ce que nous ne faisons pas avec les vaccins actuels – soit nous acceptons de passer par une pandémie naturelle qui fera des victimes …”

Les vaccins dont nous disposons actuellement sont efficaces au niveau individuel tant que nous n’avons pas de résistance. Le virus s’attaque en premier lieu aux personnes dont l’immunité innée est faible. Ceux qui ont une immunité innée très forte peuvent présenter des symptômes légers ou être totalement asymptomatiques.

Diligence raisonnable à propos d’un lanceur d’alerte.

En faisant de notre mieux pour utiliser une approche équilibrée et méthodique pour évaluer à la fois les aspects scientifiques de la santé et les opinions dissidentes des lanceurs d’alerte, examinons particulièrement 4 critères :

  1. Qui est le messager ? Qui est le ‘lanceur d’alerte’ ? La personne est-elle crédible et son parcours lui donne-t-elle la compétence nécessaire pour faire des commentaires valables dans ce domaine ?
  2. Quelle est sa motivation ? Quelle pourrait être la motivation d’un lanceur d’alerte ? La personne a-t-elle quelque chose à gagner, que ce soit sur le plan personnel ou sur le plan financier, en dénonçant les faits ? De même, s’agit-il d’un ‘véritable’ révélation ou d’une ‘opposition contrôlée’, d’une ‘publicité déguisée’ou d’un autre dispositif conçu pour tromper ou manipuler l’opinion publique ?
  3. Intérêts particuliers. Le messager ou les organisations ou entreprises associées ont-ils quelque chose à gagner en encourageant la diffusion à grande échelle du message du lanceur d’alerte ?
  4. Crédibilité scientifique des arguments. Comment la science utilisée par le lanceur d’alerte se situe-t-elle par rapport à l’ensemble des preuves disponibles dans le domaine particulier de la controverse ?

Donnons maintenant une vue d’ensemble des résultats de notre analyse sur ce qui précède.

A propos du messager.

Il est dit que Geert Vanden Bossche a obtenu son diplôme de vétérinaire en 1983 à l’université de Gand, en Belgique, et possède également un doctorat, bien que l’on ne sache pas si celui-ci a été décerné par la même université ou pas. Son dossier de publications, comme celui de beaucoup de scientifiques dans le domaine industriel, est mince par rapport à ceux qu’il prétend vouloir persuader. Il y a seulement huit références à son travail dans PubMed. Trois d’entre elles, publiées en 1988, se rapportent probablement à sa thèse de doctorat et concernent un rapport de cas de syndrome de cachexie chez une mule. Les cinq autres, toutes publiées entre 1994 et 1995, concernent ses travaux à l’université de Hohenheim à Stuttgart, en Allemagne, quatre d’entre elles portant spécifiquement sur les entérovirus, aucune sur les vaccins.

Son profil sur LinkedIn : il déclare être un : “Penseur créatif, innovateur, entrepreneur et résolveur de problèmes toujours ouvert à de nouvelles opportunités de conseil ou de carrière dans le domaine des vaccins, des sciences de la vie et/ou de la santé mondiale pour apporter des solutions à des besoins médicaux non satisfaits … Je suis particulièrement intéressé à m’engager avec des entreprises ou des organisations internationales du secteur privé ou public ou qui sont impliquées dans des partenariats public-privé visant des programmes de médecine translationnelle, de préférence dans le domaine de l’innovation vaccinale …”

Motivation

Le Dr Vanden Bossche a certainement une raison pour s’exprimer de la sorte, même s’il prend soin de préciser que ce n’est pas son objectif. Sur la base de ses dernières entrevues, il a passé la majeure partie des dix dernières années à se concentrer sur une approche entièrement nouvelle de la vaccination, basée sur des vaccins à base de cellules tueuses naturelles (NK) qui ‘entraînent’ le système immunitaire inné à répondre de manière polyspécifique (par exemple à différents variants ou épitopes de différents virus).

C’est tout le contraire de la méthode actuelle de développement des vaccins, qui fait appel à des vaccins à base d’antigènes hautement spécifiques qui entraînent les lymphocytes B, puis les lymphocytes T, à cibler des variants spécifiques des agents pathogènes viraux, bien qu’utilisant souvent de nouvelles plateformes (par exemple, ARNm, vecteur viral non réplicatif).

Lors des entrevues, le Dr. Vanden Bossche s’empresse de préciser que sa motivation à s’exprimer n’a rien à voir avec son intérêt pour la technologie des vaccins à base de cellules NK. Mais il affirme que cet intérêt qui lui a permis d’avoir une vision unique des défis auxquels nous sommes maintenant confrontés. Presque en contradiction avec cette position pouvant en apparence être remise en cause, il soutient également que cette nouvelle approche, utilisant des vaccins à base de cellules NK, est la seule chance qui puisse sauver l’humanité. Et ce, même s’il admet qu’il n’existe pas de données cliniques à l’appui de cette nouvelle approche.

À cet égard, il compare son intérêt pour les vaccins à base de cellules NK à celui pour les vaccins à ARNm, dont le développement a été massivement accéléré par des investissements énormes dans l’opération Warp Speed aux Étas-Unis et d’autres programmes à travers le monde. Est-il possible qu’il pense pouvoir bénéficier de ce nouveau marché, même s’il n’apparait pas comme quelqu’un qui voudrait en profiter ?

Intérêts particuliers.

Le Dr Vanden Bossche est-il un ‘loup solitaire’ ou représente-t-il une organisation, une entreprise ou un groupe d’entreprises ? Nous n’avons trouvé aucune information allant dans un sens ou dans l’autre, mais il donne certainement l’impression de travailler seul, en tant que consultant indépendant ; d’autre part, on ne peut exclure l’hypothèse qu’une société de biotechnologie s’intéresse à cette technologie quelque part en sous-main.

Ses affirmations, telles qu’elles se présentent actuellement, peuvent profiter ou nuire à d’autres, y compris aux fabricants de vaccins qui produisent actuellement les vaccins COVID. Cela dépendra en grande partie des résultats des semaines et des mois à venir. S’il n’y a pas de résurgence majeure de l’infection et que les mutants actuels ‘disparaissent comme par enchantement’, ne causant que peu de dégâts en termes de décès ou de maladies, ses affirmations pourraient bien être interprétées rétrospectivement comme les délires d’un complotiste. Si par contre il y a une vague importante d’infections, et en particulier si une infection, une maladie grave ou une transmission est observée chez ceux qui ont déjà été vaccinés, il pourrait être qualifié de prophète.

Pour moi, alors que tant d’incertitudes existent, c’est la certitude pure et simple de ses déclarations qui me préoccupe. Mais peut-être est-il le genre de personne qui choisit toujours de jouer ‘le tout pour le tout’ ?

Crédibilité scientifique des arguments

La perspective évolutive du Dr Vanden Bossche sur la façon dont les virus peuvent déjouer les vaccins est novatrice. Dans cette perspective, un certain nombre de ses arguments sont inattaquables :

  • Les fondements scientifiques de la mise en œuvre à l’échelle mondiale de mesures de confinement et des mesures barrières associées à une vaccination de masse n’ont pas été validés, si ce n’est indirectement par des modèles informatiques, dont il s’est avéré que nombre d’entre eux sont souvent en contradiction les uns avec les autres, erronés ou défectueux.
  • La pression de sélection exercée sur un virus humain n’aura jamais été aussi forte qu’elle le sera si l’objectif prévu d’une couverture mondiale de plus de 70 % de la population pour la série actuelle de vaccins COVID est atteint. Il n’est pas nécessaire de fournir des références scientifiques à ce sujet, car il s’agit d’une première.
  • Bien que de nombreux vaccinologues aient tendance à minimiser le potentiel ou la fréquence de l”évasion au vaccin’ par excrétion, ce phénomène existe bel et bien et peut produire des variants plus virulents.

On en trouve de bons exemples dans le programme de vaccination conjuguée contre les pneumocoques aux États-Unis, dans la vaccination contre l’hépatite B en Afrique et, surtout contre la grippe A; cette dernière est universellement reconnue, en tant que virus à ADN, comme étant beaucoup plus sujette aux mutations que les virus à ARN comme le SRAS-CoV-2 et d’autres coronavirus. On peut également se demander si la vaccination contre la rougeole est à l’origine de l’évasion vaccinale et donc de son échec. Toutefois, d’après les données actuellement disponibles, l’évasion vaccinale semble être l’ exception plutôt que la règle.

  • Les cellules tueuses naturelles (NK) du système immunitaire inné délivrent une réponse rapide et polyspécifique en ciblant les cellules infectées,alors que la plupart des vaccins viraux (y compris les vaccins COVID) ciblent les cellules B (humorale) et T (à médiation cellulaire) du système immunitaire adaptatif, qui sont plus lentes à réagir, ce qui favorise la réplication virale par rapport aux réponses innées efficaces de la muqueuse des voies respiratoires.
  • Si des variants résistants du SRAS-CoV-2 devaient devenir les formes dominantes du virus en circulation, il ne fait aucun doute que tout ce qui contribuerait à renforcer la fonction des cellules NK serait utile. Comme tout un chacun le sait, et en attendant que le Dr Vanden Bossche mettent au point son vaccin, il y a d’autres moyens pour moduler l’activité des cellules NK. L’activité des cellules NK, modulée avec précision, est la marque d’un système immunitaire en excellente santé, élément abordé ci-dessous.

Bon, les points les moins controversés ont maintenant été abordés. Qu’en est-il des points les plus controversés ? À mon avis, certains des autres arguments avancés par le Dr Vanden Bossche semblent être plus théoriques que fondés sur des preuves. Cela ne signifie pas qu’il faille les écarter, étant donné que les preuves sont si rares et que la physiopathologie du COVID-19 est encore en plein développement. Nous devons maintenant non seulement en apprendre davantage sur l’interaction entre le virus et l’espèce humaine en l’absence de vaccins, mais aussi sur l’interaction entre le virus et l’hôte avec différents degrés de couverture vaccinale, en tenant compte de la réponse à différentes souches mutantes (et sans doute à de nouvelles souches qui ne sont pas encore apparues). C’est une véritable recherche en mouvement dans un océan d’incertitudes.

Examinons maintenant certains des domaines dans lesquels le Dr Vanden Bossche va loin dans ses hypothèses :

  • C’est faire un grand saut quantique que d’affimer que le vaccin ou l’évasion immunitaire entraînera des variants de plus en plus virulents du virus. Il serait plus plausible de poser cette affirmation comme une hypothèse plutôt que comme une quasi-certitude. Il est encore plus important de consacrer des efforts à l’identification de marqueurs d’évasion immunitaire ou vaccinale, plutôt que d’affirmer ouvertement que les variants actuels en sont la preuve directe. En effet, les variants actuels ne sont pas beaucoup plus virulents, mais certainement plus transmissibles que les épitopes ayant circulé précédemment.
  • L’une des nouvelles raisons de la transmission ou de la maladie grave pourrait être liée à une vaccination inefficace causée par des problèmes de qualité des lots, plutôt qu’à un vaccin inefficace. Ce problème, lié au vaccin Pfizer, a été rendu public dans le BMJ grâce à des documents ayant fuité.
  • Affirmer que les cellules NK sont le seul moyen cellulaire d’éliminer le virus est une simplification excessive, étant donné qu’il est largement prouvé qu’il existe d’autres aspects du système immunitaire inné, tels que le rôle des macrophages et des cellules dendritiques, ou l’activation du système immunitaire adaptatif dontil a été démontré qu’ils travaillent ensemble comme un orchestre dans la gestion de l’infection chez l’homme, ainsi que dans la coévolution des interactions hôte-virus. N’oublions pas que les virus ne sont pas, la plupart du temps, les coupables dans l’histoire. Ils ont été un moteur dominant de l’évolution de notre espèce depuis des temps immémoriaux et, bien que certains provoquent des maladies, ils sont extrêmement utiles à long terme, malgré leur tendance à partager leur matériel génétique avec leur hôte et à s’infiltrer dans notre génome.
  • En se concentrant sur les cellules NK, le Dr Vanden Bossche simplifie à l’excès la complexité de la réponse immunitaire qui est unique, à la fois aux individus et aux variants de pathogènes. Il ne semble pas reconnaître de manière adéquate la nature inconnue des interactions entre l’homme et le virus SRAS-CoV-2 dans différents groupes de population.
  • La résistance aux vaccins est l’exception plutôt que la règle et a été constatée dans une minorité de vaccins ciblant des agents pathogènes humains (seulement 12). Toutefois, comme l’affirme le Dr Vanden Bossche, les circonstances sont uniques et un ou plusieurs des trois facteurs prédisposant à la résistance au vaccin sont susceptibles d’être réunis dans le cas du COVID-19 et de la stratégie de vaccination de masse associée. Cela suggère que les préoccupations de Vanden Bossche sont scientifiquement légitimes et méritent d’être étroitement surveillées.
  • Les vaccins expérimentaux à base de cellules NK sont loin d’être le seul moyen de renforcer la fonction cytotoxique des cellules NK. Ironiquement – et de manière bien plus avérée – les approches diététiques et liées au mode de vie améliore la fonction immunitaire innée dans le cadre d’une stratégie de prévention. Ainsi, la vitamine D, la vitamine C, le zinc, les bêta-glucanes et l’exercice ne sont que quelques-uns des éléments dont on a constaté qu’ils agissaient comme des modulateurs immunitaires renforçant la fonction des cellules NK.
  • Les vaccins à base de cellules NK ne figurent pas pour l’instant sur la “liste ” des vaccins COVID-19 de nouvelle génération. Ils doivent donc être considérés comme plus expérimentaux que les vaccins à ARNm, à vecteur viral non réplicatif ou à sous-unité protéique qui sont en développement depuis au moins quelques années, leur développement étant massivement accéléré par la pandémie actuelle. Bien que le Dr Vanden Bossche affirme que le développement de vaccins à base de cellules NK serait beaucoup plus rapide que celui des vaccins de pointe actuels, car considérablement plus simples, il n’est peut-être pas réaliste de penser que ces vaccins puissent être mis au point assez rapidement pour influer sur la tendance de la pandémie en cours.

Alimenter le discours anti-vaccins en utilisant des arguments pro-vaccins.

La résistance à la vaccination est déjà considérée comme un inconvénient par le pouvoir en place. En parlant de prophètes, je dois parler de Heidi Larson, professeure d’anthropologie, de risques et de sciences de la décision au département d’épidémiologie des maladies infectieuses de la ‘London School of Hygiene & Tropical Medicine’ du Royaume-Uni, et fondatrice et directrice de l’Institut de recherche sur les maladies infectieuses appelé le ‘Vaccine Confidence Project‘. Elle est l’auteure du livre “Stuck : How Vaccine Rumors Start – and Why They Don’t Go Away” (‘Comment les rumeurs concernant les vaccins commencent, et pourquoi elles subsistent’) – 2020, Oxford University Press. Ce livre a été achevé juste avant que la pandémie n’éclate, et évoque déjà un temps où la confiance dans les vaccins serait plus cruciale dans la stratégie des pouvoirs publics que ce qu’on aurait pu imaginer. Comme on dit : tout est question de ‘timing’. Le Dr Larson est arrivé au bon moment, et a attiré en même temps de nombreux admirateurs.

L’un d’entre eux est le politologue J. Stephen Morrison, Ph.D., premier vice-président et directeur du ‘Global Health Policy Center”, à Washington DC. Voici ce qu’il avait à dire sur les affirmations du Dr Larson, notamment sur la résistance à la vaccination :

“La résistance à la vaccination s’inscrit parfaitement dans les agendas populistes”, note Larson. “En particulier dans les moments d’anxiété et de stress politiques accrus, des ‘effervescences sur la toile’ peuvent se déclarer, de manière imprévue, perturbant les campagnes de vaccination et propageant la contagion émotionnelle sur les réseaux du monde entier.” “Les groupes présents sur les réseaux sociaux se déplacent alors d’une plateforme à l’autre et d’un continent à l’autre, discutant de la santé de millions de personnes.” “Lorsque le populisme et la polarisation s’emparent de la démocratie, et que les décisions relatives aux vaccins sont politisées, l’immunité en souffre.”

Geert Vanden Bossche ne mentionne aucune alternative prophylactique aux vaccins. Son argument central porte sur les risques d”évasion immunitaire’ qui peuvent résulter des stratégies actuelles de vaccination basées sur les antigènes, les confinements et l’isolement social. Son discours nourrit ainsi la méfiance à l’égard des vaccinsactuels à base d’antigènes. Ironiquement, il fait dans le même temps valoir qu’un autre type de vaccin pourrait résoudre la crise.

Remarques finales

Pour ceux qui veulent des arguments scientifiques pour étayer leur méfiance vis-à-vis du programme de vaccination de masse, Geert Vanden Bossche a peut-être fourni une articulation imparfaite mais néanmoins utile du problème. Pour moi, compte tenu de l’incertitude et de la complexité de la science concernée, ses affirmations sont trop catégoriques et insuffisamment fondées.

Il est difficile d’essayer de prédire ce qui pourrait se produire à la suite de la profusion de propos du Dr Vanden Bossche. Si j’avais à parier, je dirais très peu pour moi. Pourquoi ? Tout comme pour Lockdown Skeptics ou le le Great Barrington Declaration– désormais soutenu par plus de 750 000 citoyens, près de 14 000 scientifiques en médecine et en santé publique et près de 42 000 praticiens – ‘le système’ sait vraiment comment empêcher la bombe d’exploser. Cela s’appelle ne rien faire – simplement ne s’engager dans aucune voie.

Avec des médias de la propagande, des réseaux sociaux fortement censurés et des états quasi-policiers, il n’y a jamais eu de meilleur moment pour ignorer les dissidents.

Comme je l’ai indiqué précédemment, si nous assistons à une ‘troisième vague’ spectaculaire plus tard en 2021 et que celle-ci inclut un nombre important de personnes vaccinées, Geert Vanden Bossche pourrait bien avoir raison.

L’OMS et ‘le pouvoir en place’ se précipiteront-ils vers lui afin qu’il produise ses vaccins à base de cellules NK afin de sauver l’humanité ? Probablement pas.

Pourrait-il obtenir des fonds pour travailler avec des sociétés de biotechnologie afin d’explorer davantage le potentiel des vaccins à base de cellules NK ? Je pense qu’il a peu de chance d’être accueilli au coeur du sérail après avoir été perçu comme un vendu par les sceptiques du discours dominant.

A-t-il justifié ses arguments par une science suffisamment plausible ? À mon avis, c’est non. Y a-t-il une chance que certaines de ses affirmations se révèlent exactes ? Oui, à mon avis, comme j’en ai déjà fait part ci-dessus.

Je voudrais terminer en disant que j’ai le plus grand respect pour tout scientifique qui affiche ses opinions ouvertement. Geert Vanden Bossche est manifestement un passionné. Le fait que M. Vanden Bossche ne puisse pas avoir accès à l’OMS ou à la Fondation Gates, avec lesquelles il a déjà travaillé, et avoir une discussion approfondie sur ses préoccupations est un exemple du discours scientifique dominant actuel.

Il y a de fortes chances qu’il y ait une histoire derrière tout ça. Peut-être une histoire qui ne jouerait pas en faveur du Dr. Vanden Bossche si elle était rendu publique. Mais, de la même manière, cela pourrait aussi être lié à des différences idéologiques. Le désintérêt du pouvoir en place prônant les vaccins traditionnels pourrait-il être dû au fait que les vaccins à base de cellules NK puissent être une solution miracle ? Les vaccins à base de cellules NK étant polyspécifique, vous n’auriez pas besoin d’avoir plusieurs vaccins.

En fait, si le pouvoir en place ne soutenait pas l’idée de vaccins polyspécifiques à base de cellules NK, le Dr Vanden Bossche se retrouverait à peu près au même point que ceux d’entre nous qui font valoir l’importance des thérapies naturelles, des nutriments et des modifications du mode de vie pour renforcer le système immunitaire.

À cela s’ajoute que le système ‘basé sur la maladie’, avide de brevets, ne considère pas comme faisant partie d’un modèle économique viable ou rentable.

Publié à l’origine par Alliance for Natural Health International.