Entre le 9 décembre 2020 (date à laquelle le premier vaccin COVID a été administré au Royaume-Uni) et le 14 février 2021, 402 décès dus aux vaccins COVID ont été signalés à YellowCard, le système du gouvernement britannique pour la déclaration des effets secondaires des médicaments, vaccins, appareils et produits défectueux ou falsifiés liés au COVID.

L’autorité de régulation britannique, la Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency (MHRA), gère le YellowCard, qui est l’équivalent britannique le plus proche du Vaccine Adverse Events Reporting System ou VAERS aux États-Unis.

Jusqu’à présent, seuls les vaccins de Pfizer-BioNTech et d’Oxford-AstraZeneca ont été administrés au Royaume-Uni. Le vaccin Pfizer a été déployé au cours de la deuxième semaine de décembre 2020, et Oxford-AstraZeneca au début du mois de janvier. (le vaccin COVID deModerna est approuvé pour un usage d’urgence au Royaume-Uni, mais le pays n’a pas encore obtenu de vaccins de la société).

La MHRA n’a pas exprimé d’inquiétude quant au nombre de rapports d’effets indésirables liés à ces nouveaux produits, et n’a même pas noté à quel point le produit d’Oxford a été moins performant que le vaccin de Pfizer.

De même, l’accumulation de centaines de décès n’a pas suscité chez eux une lueur d’inquiétude.

En janvier, la mort de 23 personnes âgées fragiles en Norvège a fait la une de l’actualité internationale – et a soulevé des questions quant à savoir si nous devrions même vacciner les personnes qui sont déjà proches de la mort. S’il est vrai que des milliers de personnes âgées fragiles meurent inévitablement chaque semaine, l’absence de preuves d’une tentative active de découvrir ce qui se passe dans les cas individuels est troublante.

La MHRA a répondu au rapport norvégien en disant qu’elle “n’anticipait pas actuellement de préoccupations spécifiques”, une déclaration très préjudiciable. À l’époque, le BMJ (anciennement le British Medical Journal) publia une courte réponse de ma part que j’avais titré “La MHRA est-elle à la hauteur ? :

“Cependant la MHRA n’a pas non plus été préoccupée par la narcolepsie et le vaccin Pandemrix en 2009 et s’est montrée imperturbable neuf ans plus tard dans ses colonnes (alors que Clifford Miller, en parcourant les données disponibles, a trouvé pas moins de 178 rapports potentiellement liés au cours des 67 premiers jours) … Plus récemment, ils n’ont pas anticipé les problèmes de PEG et d’anaphylaxie avant le déploiement du vaccin Pfizer BioNTech, bien que ceux-ci aient déjà été identifiés par d’autres…”

Cependant, il est encore plus inquiétant que même après ces 400 décès signalés, le British Medical Journal ne publie pas ma lettre critiquant les données de la MHRA.

Une difficulté majeure est que le système MHRA décompose les données de sorte qu’il est impossible de relier ces décès à des événements indésirables antérieurs, bien que la plupart des rapports soient censés inclure des réactions multiples.

Il est pourtant raisonnable de supposer que la majorité de ces décès signalés ont été précédés d’une séquence d’événements – sinon, personne n’aurait pensé à faire un rapport. Toutefois, le format YellowCard masque ces informations.

Comme pour toute base de données de déclaration passive, nous sommes confrontés au paradoxe suivant : aucun décès dû à un vaccin n’est confirmé (et tout médecin qui en confirmerait un dirait probablement au revoir à sa carrière au Royaume-Uni). Nous savons également que les blessures liées aux vaccins sont généralement sous-déclarées à de nombreuses reprises.

Néanmoins, les profils d’événements très distincts de deux produits filtrés par le même système après 15 millions d’administrations de vaccins suggèrent qu’il y a quelque chose à étudier et à expliquer.

Le BMJ a refusé de publier mes lettres successives au sujet de l’enquête sur les blessures et les décès liés au vaccin COVID, mais voici ci-dessous ma dernière lettreau journal (non publiée) :

A l’attention du rédacteur en chef – Monsieur,

Paul Thacker soulève d’importantes préoccupations concernant la transparence et le vaccin Oxford-AstraZeneca, mais je crois qu’il y a aussi des questions concernant la sécurité.

En janvier, 23 décès de patients âgés et frêles en Norvège suite au vaccin Pfizer ont provoqué des froncements de sourcils. Depuis lors, il semble que nous ayons parcouru une distance dangereuse.

Les données de la MHRA font état jusqu’à présent de 402 réactions fatales combinées aux produits de Pfizer BioNTech (197) et d’Oxford AstraZeneca (205). Selon la publication de la MHRA, les données ont été mises à jour le 14 février, date à laquelle environ 8,3 millions de produits Pfizer et 6,9 millions de produits Oxford AstraZeneca ont été administrés.

Il est également remarquable de constater à quel point les données d’Oxford-AstraZeneca sont défavorables par rapport aux données de Pfizer. Les données de la MHRA montrent que 26 823 rapports concernent les vaccins Pfizer, dont 77 207 réactions, et 31 427 rapports concernent Oxford-AstraZeneca, dont 114 625 réactions.

Ainsi, les rapports de Pfizer s’élèvent à ~3,2 pour 1 000 alors que ceux d’Oxford-AstraZeneca s’élèvent à ~4,6 pour 1 000 : ce qui se traduit par 43% de rapports supplémentaires associés au vaccin d’Oxford-AstraZeneca par rapport à ceux de Pfizer.

Toutefois, les rapports de Pfizer font état d’une moyenne de 2,9 réactions par rapport à 3,6 pour le vaccin Oxford-AstraZeneca (là encore, Oxford est supérieur de 24 %) – le taux de réactions signalé est donc en fait supérieur de 77 % dans l’ensemble pour le vaccin Oxford-AstraZeneca.

En ce qui concerne les décès, le produit d’Oxford-AstraZeneca enregistre un taux de 3 sur 100 000 alors que Pfizer en a 2,4 sur 100 000, ce qui est encore une fois 25% plus élevé pour Oxford-AstraZeneca.

Chiffrescompilés, au 14 février:

Pfizer BioNTech : 26 823 rapports, 77, 207 réactions et 197 décès (pour 8,3 millions de doses).

Oxford Astra Zeneca : 31 427 rapports, 114 625 réactions et 205 décès (pour 6,9 millions de doses)

Pfizer BioNTech:

Nombre de signalements : 1 sur 309,5 doses

Nombre de Réactions : 2,9 par signalement

Réactions fatales : 1 sur 42 131

Oxford AstraZeneca:

Nombre de signalements : 1 sur 219,5 doses

Nombre de Réactions : 3,6 par signalement

Réactions fatales : 1 sur 33 659

Il est important de reconnaître que ces données ne sont en aucun cas aléatoires : les signalements sont filtrés par le même système (même s’il est passif et susceptible de ne représenter qu’une fraction des cas) et ces produits ont des profils bien distincts.

Le profil de sécurité d’Oxford-AstraZeneca doit également être pris en compte, étant donné que la société prévoit de mener des essais sur des enfants.

C’est une chose de savoir s’il est éthique d’administrer des vaccins avec de tels problèmes d’innocuité, mais c’en est une autre lorsque les données du produit semblent être si nettement inférieures à celles d’un autre.

Notez que les documents MHRA liés(ici, ici et ici) sont mis à jour en continu et que ces données ne seront correctes que pour la semaine du 26 février au 4 mars 2021.

Enfin, je vous serais reconnaissant de me signaler toute erreur de transcription ou de mathématiques.