On parle beaucoup de la menace que représentent les « anti-vaccins » pour la santé publique et de ce qu’il faut faire à leur sujet. L’année dernière, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait de l’hésitation vaccinale l’une des 10 principales menaces pour la santé mondiale aux côtés d’Ebola, du VIH et de la résistance aux antimicrobiens.

Les médias grand public sont entrés de plein fouet dans ce débat en déplorant la population croissante de personnes entêtées qui refusent de retrousser leurs manches pour être piquées. En conséquence, certains responsables de la santé et législateurs ont commencé à recommander des mesures punitives, comme empêcher l’accès à l’éducation, l’interdiction de voyager en avion ou d’entrer dans un restaurant en cas de refus vaccinal. D’autres envisagent de criminaliser le partage de ce qu’ils considèrent comme de la« désinformation vaccinale».

Sur les pages de la communauté Facebook, des messages considérés comme dangereuses théories du complot sont supprimés et les gens se moquent et dénigrent leurs propres voisins s’ils osent remettre en question la narration vaccinale « efficace et sans danger ».

Des organisations comme la New Jersey Public Health Association ont même fait appel à Joe Smyser et au Public Good Project (PGP) pour utiliser des algorithmes afin de donner du sens à ces résistances. Le projet de PGP, Vaccine Communication Tracking & Response, utilise l’intelligence artificielle pour surveiller, recueillir et analyser les données des médias accessibles au public dans l’espoir d’amplifier les messages pro-vaccination. PGP encourage l’utilisation d’influenceurs et des réseaux sociaux pour mieux accéder à des populations spécifiques.

Une campagne plus violente à l’approche plus aggressive. L’organisation affirme être « la première campagne de mobilisation en matière de vaccins à se concentrer sur la cause profonde de l’hésitation vaccinale — la désinformation ».

Selon le site Web de PGP, « l’exposition au contenu de l’opposition vaccinale a augmenté de 60 % au cours de la COVID-19» (et ces données semblent être de mai). Ils considèrent que cette « désinformation » est directement responsable d’une baisse considérable de la conformité vaccinale. Leur solution est de recruter des individus qui ont pour fonction de riposter en bloquant l’information des flux des médias sociaux, en commentant l’information part des « totalement faux, erroné, pas vrai » pour inviter les autres à être sceptiques, et en appelant les gens à suivre des « experts » comme Tom Freiden, ancien directeur des Centers for Disease Control and Prevention, et le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Une autre organisation, Shots Heard Round The World, se décrit comme une « cavalerie numérique dédiée à la protection des pages sur les réseaux sociaux des fournisseurs et praticiens de soins de santé ». Fondée par le pédiatre Todd Wolynn, la devise de l’organisation est « When Anti-Vaxxers Attack, We Fight Back » – “Quand les Anti-Vaccins attaquent, On Contre Attaque” Ces praticiens décrivent les personnes hésitantes comme des « terroristes anti-scientifiques et anti-vaxx » et offrent une boîte à outils téléchargeable pour les dénigrer.

Mais il est peu probable que ceux qui considèrent les sceptiques du paradigme vaccinal comme des ennemis gagnent la coopération des parents ou favorisent la confiance dans les vaccins. Et le site américain Stronger.org a sans aucun doute manqué le coche avec ses allégations de désinformation.

D’autres autorités de santé publique commencent enfin à reconnaître que la résolution de l’hésitation vaccinale est bien plus qu’une question de communication. Et certains légitiment même les préoccupations des parents réticents.

Lors du Sommet mondial sur l’innocuité des vaccins 2019, Dr Heidi Larson, directrice du “Vaccine Confidence Project”, a reconnu :

« La science sur l’innocuité est vraiment nécessaire et sans une science correcte, nous ne pouvons pas avoir une bonne communication… vous ne pouvez pas simplement réutiliser la même vieille science encore et encore, sans l’avoir rendue pertinente aux nouveaux problèmes. Nous avons donc besoin de beaucoup plus d’investissements dans la science sur l’innocuité.

Dr Soumya Swaminathan, directrice générale adjointe de l’OMS, semble d’accord. Lors du même événement, elle déclara : « Je ne pense pas que nous puissions trop insister sur le fait que nous n’avons vraiment pas une très bonne surveillance de l’innocuité dans de nombreux pays, et ceci ajoute à la mauvaise communication et à l’incompréhension parce que nous ne sommes pas en mesure de donner des réponses claires lorsque les gens posent des questions sur les décès qui se produisent à cause d’un vaccin particulier. Ce qui explose toujours dans les médias.

Compte tenu de cela, il est sûrement temps d’aborder une approche différente. Jusqu’à présent, pratiquement toutes les tentatives visant à lutter contre l’hésitation vaccinale se sont appuyées sur le déni, le rejet, la censure, l’humiliation et même la coercition, et ce qui a eu pour conséquences d’amplifier les voix et le nombre de personnes hésitantes et sceptiques vis-à-vis des vaccins.

Si nos législateurs et les autorités de santé publique sont vraiment préoccupés par l’amélioration de la conformité vaccinale sans recourir à la coercition, ils vont devoir cesser de condamner et commencer à examiner les préoccupations des personnes hésitantes à se faire vacciner.

Voici quelques pistes pour les organismes de santé publique et les médias afin d’entamer un processus de rétablissement de la confiance dans le programme de vaccination:

1. Abandonnez les injures et le “gaslighting”

Pour commencer, le terme « anti-vaxxer » est de la pure désinformation, car la plupart de ces personnes ont d’abord considéré les vaccins comme ce qu’ils prétendent être, c’est-à-dire la panacée de santé publique. « Consentement éclairé » est une désignation beaucoup plus juste, car cette communauté est très active dans le partage de connaissances sur les adjuvants, les essais cliniques, la législation et la science liés aux vaccins.

La majeure partie de ces personnes considèrent simplement que chacun a le droit de se faire sa propre analyse risques-bénéfices avant de s’injecter quelque chose dans leur corps. Beaucoup, sinon la plupart, de ces personnes ont reçu des vaccins et en ont donné au moins à leurs enfants. Certains continuent les vaccins, mais veulent le faire selon leurs propres termes, tandis que d’autres s’opposent simplement aux mandats vaccinaux. À un moment donné, la plupart d’entre eux ont été témoins d’une blessure vaccinale de leurs propres yeux ou ont entendu des témoignages d’événements indésirables de la part de personnes en qui ils ont confiance. Pour certains, il existe un lien indéniable et direct tandis que pour d’autres, tout commence par des soupçons qui sont progressivement confirmés au fur et à mesure qu’ils lisent des études et en apprennent davantage sur les ingrédients des vaccins. Beaucoup sont des mères qui ont profondément souffert et tentent encore de guérir de la culpabilité d’avoir ignoré leurs propres instincts et porté atteinte à leur enfant. Bien que les insultes et le ridicule puissent réussir temporairement, ces mêmes personnes que l’on a voulu faire taire découvrent très rapidement qu’il n’y a pas de science derrière ces insultes, ce qui les motive bien souvent à en apprendre davantage.

2. Arrêtez d’utiliser la peur

Lors d’un panel de 2017 intitulé « Communicating Vaccine Science and Advancing Vaccine Impact », le défenseur des vaccins et co-inventeur du vaccin antirotavirus, Paul Offit affirma que « la peur vend » et suggéra qu’une éclosion de maladie était le moyen le plus efficace pour assurer la conformité vaccinale. Mais la peur fonctionne dans les deux sens. Et à mesure que de plus en plus de gens apprennent les risques réels associés aux vaccins et cultivent une meilleure compréhension de notre système immunitaire et de sa capacité à naviguer dans les infections infantiles courantes, les craintes se concentrent sur les méfaits potentiels des adjuvants neurotoxiques et sur un calendrier de vaccination recommandé par les CDC qui connaît une croissance rapide. Sans oublier que le moyen le plus rapide de perdre la confiance d’un patient ou d’un parent est d’utiliser la peur pour obtenir le consentement d’injection d’un vaccin qui, de toute façon, va causer du tort. Et une fois expérimenté, la peur d’une autre blessure vaccinale ne disparaît jamais.

3. Écoutez leurs préoccupations

Les personnes ont des questions légitimes au sujet de l’innocuité des vaccins. Au cours de la pandémie du SRAS-CoV-2, de nombreuses personnes prennent connaissances des effets indésirables associés aux vaccins, ce qui engendre des questions. Certains apprennent simplement que les vaccins sont des produits dont les fabricants sont exempts de toute responsabilité, qui peuvent contenir des cellules fœtales et des ingrédients provenant de divers animaux.

Beaucoup découvrent que les allégations « sans danger et efficaces » ne sont fondées que sur des essais cliniques défectueux qui utilisent des vaccins comparateurs au lieu de placebos inertes, et qui ne suivent les effets indésirables que pendant une très courte durée. D’autres encore ont été informés que leurs expériences sont des « coïncidences » pour découvrir finalement que les maux dont ils ont été atteints figurent parmi les effets indésirables signalés dans les encarts des fabricants de vaccins.

Etouffer les conversations sur ces préoccupations et censurer l’information ne sert qu’à alimenter une méfiance croissante à l’égard des « experts » et des organismes de réglementation. Si « l’enfer n’est rien comparé à une femme méprisée », essayer de faire taire une mère qui a vu son enfant souffrir d’une blessure débilitante qui a transformé sa vie. A propos de la santé de leurs enfants, les parents, une fois informés, ne seront pas réduits au silence.

4. Reconnaître les lacunes et répondre aux préoccupations

Il devient de plus en plus évident que notre programme de vaccination pose des problèmes. À ce stade, les trous dans la science sont assez grands pour y faire passer des dizaines de milliers d’enfants (et d’adultes) victimes de maladies chroniques et de maux « mystère ».

Et bien que nous ne puissions pas nous mettre d’accord sur la cause de cette épidémie de maladie chronique, nous pouvons probablement tous convenir que déclarer « Nous ne savons pas ce qui l’a causé, mais ce n’est pas le vaccin » n’est ni science ni progrès. Malgré tous les mantras sur la science, il y a très peu de discours scientifiques lorsqu’il s’agit de défendre les vaccins. La science a été reléguée à l’arrière-plan dans le débat sur les vaccins. Par conséquent, nous avons des institutions prestigieuses comme l’Université de Yale qui choisissent de concentrer leurs efforts de recherche sur un essai clinique conçu pour voir quels messages les plus convaincants seraient les plus susceptibles d’imposer la conformité vaccinale COVID-19.

Mais sans un produit vraiment sans danger et efficace, ces efforts sont vains. Comme l’a suggéré Dr Heidi Larson, « nous avons besoin de beaucoup plus d’investissements dans la science sur l’innocuité ». Nous devons également avoir des conversations réfléchies sur d’autres façons de traiter les questions de santé. Il nous servirait à tous de rappeler que la santé, et non la conformité, est notre objectif ultime à tous. Il est temps d’avoir de difficiles conversations sur la façon dont un programme de vaccination s’inscrit véritablement dans l’atteinte de cet objectif et si notre forte dépendance à son égard a servi notre santé à tous.

5. N’essayez pas de les combattre. Joignez-vous à eux.

Les sceptiques sont une précieuse ressource. Les gens qui exigent des progrès les conduisent, et aujourd’hui ces mêmes gens qui défient la communauté scientifique souhaitent améliorer un paradigme qui a caboté sur notre foi pendant des décennies. Nous pouvons certainement tous reconnaître qu’il y a de la place à l’amélioration.

Bien que nous n’arrivions peut-être pas aux mêmes conclusions de nos analyses sur les risques et bénéfices des vaccins, nous pouvons probablement convenir qu’une approche unique n’est pas un moyen d’appliquer la médecine.

Trouvez des façons de joindre nos efforts pour soutenir les bonnes idées et une meilleure science, peut-être en travaillant pour la protection et le renforcement de la relation médecin-patient ou en rendant les notices du fabricant plus facilement accessibles aux receveurs de vaccins. Travaillez ensemble pour éliminer les conflits d’intérêts afin que nous n’ayons pas toujours à nous demander si le média ou notre législateur régurgite simplement le message planifié d’un annonceur pharmaceutique.

Joignez-vous ensemble pour demander l’utilisation de placebos inertes dans les essais cliniques de vaccins et pour exiger une pause afin d’étudier les corrélations alarmantes entre les vaccins et une multitude de problèmes de santé (au lieu de répéter que « la corrélation n’est pas la causalité »). Entamez des discussions sur l’expansion et la protection des exemptions médicales afin qu’une personne vulnérable aux blessures vaccinales ne soit pas tenue de se faire vacciner. Toutes ces préoccupations ne se limitent sûrement pas aux « théoriciens du complot » ?

Ceux qui tirent la sonnette d’alarme à propos des vaccins ne sont pas des ennemis de la science. Ils en sont sa conscience. Écoutez-les.