Greenpeace a tiré la sonnette d’alarme vendredi sur le projet du gouvernement japonais de déverser l’eau stockée de la funeste centrale nucléaire de Fukushima dans l’océan Pacifique. Les groupes environnementaux ont publié un nouveau rapport mettant en garde contre la présence de carbone-14, qui, selon le groupe, « a le potentiel d’endommager l’ADN humain ».

L’avertissement présenté dans un nouveau rapport indique que le plan controversé du gouvernement et de l’exploitant de l’usine TEPCO — qui est en considération depuis un certain temps – est fondée sur « une série de mythes » et correspond à l’option la moins chère qui va à l’encontre de ce qui est le mieux en terme de santé humaine et écologique.

Selon Greenpeqce, ce plan permet au gouvernement de [to] donner l’impression que des progrès substantiels sont réalisés dans le démantèlement anticipé des réacteurs de Fukushima Daiichi.

Dans son rapport intitulé « Stemming the Tide 2020 », Greenpeace affirme : « La réalité de la crise de l’eau radioactive de Fukushima est que le rejet planifié de l’eau « aura de graves conséquences à long terme pour les communautés et l’environnement, localement et voir bien au-delà ».

« Près de 10 ans après le début de la catastrophe, TEPCO et le gouvernement japonais couvrent toujours l’ampleur de la crise de Fukushima Daiichi », a déclaré Shaun Burnie, auteur du rapport et spécialiste confirmé du nucléaire pour Greenpeace Allemagne. Il a en outre accusé les institutions d’avoir « délibérément retenu pendant des années des informations détaillées sur les matières radioactives contenues dans l’eau contaminée ».

Au-delà des déchets résiduels radioactifs de tritium dans l’eau, la présence de niveaux élevés de carbone-14 est problématique, et dément l’affirmation du gouvernement selon laquelle l’eau n’est pas « contaminée », a déclaré Greenpeace.

Selon le rapport:

Si l’eau contaminée est rejetée dans l’océan Pacifique, l’intégralité du carbone-14 sera rejeté dans l’environnement. Avec une demi-vie de 5 730 ans, le carbone-14 est un contributeur majeur à la dose collective humaine mondiale ; une fois introduit dans l’environnement, le carbone-14 affectera les populations locales, régionales et mondiales pendant de nombreuses générations. […]

« Contrairement à l’interprétation du gouvernement japonais, l’eau qui contient de grandes quantités de carbone radioactif-14 (ainsi que d’autres isotopes radioactifs, comme le strontium-90 et le tritium) ne peut pas être décrite autrement que comme contaminée. »

Burnie a déclaré que TEPCO et le gouvernement japonais « ont échoué à leur devoir d’expliquer aux citoyens de Fukushima, du Japon et aux pays voisins, comme la Corée du Sud et la Chine, que l’eau contaminée à jeter dans l’océan Pacifique contenait des niveaux dangereux de carbone-14. Ceux-ci, ainsi que d’autres radionucléides contenus dans l’eau resteront dangereux pendant des milliers d’années avec la potentialité de causer des dommages génétiques.

« C’est une raison de plus pour laquelle ces plans doivent être abandonnés », a déclaré M. Burnie.

Le rapport met une partie du blâme sur la décision de TEPCO de s’appuyer sur sa technologie de Traitement de Liquide Avancé (Advanced Liquid Processing ALPS) alors que l’opérateur aurait dû connaître l’incapacité de cette technologie à baisser les concentrations de radionucléides à des niveaux acceptables.

Plutôt que de jeter rapidement l’eau contaminée dans l’océan, le rapport de Greenpeace demande au gouvernement de poursuivre « le stockage à long terme et le traitement de l’eau contaminée ».

« Il n’y a pas de barrière technique, d’ingénierie ou juridique pour obtenir un espace de stockage supplémentaire de l’eau contaminée traitée par les ALPS. C’est une question de volonté politique », a déclaré M. Burnie.

« La politique du gouvernement japonais de déverser des déchets nucléaires dans l’océan Pacifique n’est fondée sur aucun principe scientifique ou de protection de l’environnement, a-t-il dit, et n’a aucune justification. »

Reposté avec la permission de Common Dreams.