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décembre 07, 2020

La loi de Gresham et la pandémie de Covid-19

 

 

La loi de Gresham soutient que la mauvaise monnaie remplace la bonne. Si deux pièces de monnaie différentes circulent avec la même valeur nominale, mais de valeur intrinsèque différente (supposons que l’une est faite d’un métal plus précieux), la pièce ayant la valeur intrinsèque la plus faible (mauvaise pièce) sera utilisée pour les transactions monétaires et la pièce la plus précieuse sortira de la circulation.

Cette loi s’applique aujourd’hui aux produits pharmaceutiques. S’il y a deux médicaments d’efficacité comparable, le médicament qui coûte le plus cher (mauvaise pièce) chassera le bon médicament (moins cher) du marché. Il est regrettable que nous soyons confrontés à cette loi au milieu de la tragédie humanitaire de la pandémie de Covid.

La pandémie actuelle est causée par un nouveau virus et l’humanité n’a aucune expérience sur la façon de l’endiguer. Il n’y a pas de médicaments ou de vaccins dont nous connaitriions l’efficacité. Pour combattre le virus, une approche consiste à ré-utiliser des médicaments approuvés développés pour d’autres usages. En effet, l’efficacité de plusieurs médicaments sur le marché peut être testée contre le nouveau virus. Nous évoquerons ici l’essai de deux de ces médicaments contre le Covid-19.

Le remdesivir est un médicament candidat. Il avait été développé pour le virus Ebola, mais n’a pas été jugé efficace contre ce virus. Une version générique du médicament fabriqué par Hetero coûte Rs 5000 à Rs 6000 (65 $ à80 $) par flacon. Les 11 flacons nécessaires pour un traitement de 10 jours coûtent Rs 55.000 (728 $). Le Remdesivir a fait l’objet d’un essai clinique contre le Covid-19 et les premiers résultats de cette étude ont été publiés par Beigel et ses collègues dans le New England Journal of Medicine (NEJM) le 22 mai 2020. Statistiquement, il n’y a aucun avantage significatif pour la survie avec l’utilisation du médicament, mais parmi ceux qui ont survécu, le temps de guérison a été réduit de quatre jours à une médiane de 11 jours au lieu de 15 jours. La FDA américaine a approuvé ce médicament pour une utilisation exceptionnelle.

L’hydroxychloroquine (HCQ) est un autre médicament à l’étude. Il s’agit d’un médicament antipaludique qui coûte Rs 68 pour 10 comprimés et un traitement nécessite 12 comprimés. L’OMS a étudié ce médicament dans 400 hôpitaux de3 5 pays. C’était ce qu’on a appelé le Test “Solidarity”. Cependant, le 22 mai 2020, le jour même où le rapport Remdesivir est paru dans le NEJM, une autre célèbre revue médicale, The Lancet, a publié un rapport selon selon lequel l’hydroxychloroquine avait causé 35 % de décès supplémentaires en raison d’effets indésirables du médicament dans un autre essai. Dans les trois jours suivant la publication du document du Lancet, l’OMS a suspendu l’étude Solidarity.

L’Inde, cependant, a décidé de défier l’OMS et de poursuivre son essai avec l’HCQ. Pendant la période où l’étude Solidarity a été suspendue, le Conseil indien de la recherche médicale (ICMR) a écrit à l’OMS, que les indications de l’essai Solidarity préconisaient quatre fois la dose recommandée de HCQ. L’OMS a prescrit 1600 mg du médicament le premier jour et un total de 9600 mg pour le traitement complet. Ces doses sont susceptibles d’être toxiques et potentiellement mortelles. Dans le New Indian Express du 29 mai, le Dr Vinod Paul basé dans le Niti Aayog émet l’avis que le médicament administré avec la dose correcte était utile pour traiter le Covid en Inde.

Il s’est avéré que le document du Lancet sur les décès HCQ était frauduleux et a utilisé des données fabriquées. L’article du Lancet a été retiré dans les 13 jours suivant sa publication. Le 3 juin, l’OMS a repris l’étude Solidarity sur le HCQ. En dépit de l’avertissement au sujet de la posologie préconisée par l’ICMR, la même dose toxique a continué d’être administrée.

Dix jours plus tard, le 14 juin 2020, le Dr Meryl Nass, médecin américain et spécialiste des effets indésirables avec les médicaments, a traité, sur son blog, le sujet de la dose létale de HCQ utilisée dans l’essai Solidarity. Le public a relayé l’information sur Twitter. Trois jours plus tard, le 17 juin, l’OMS a annoncé qu’elle suspendait l’essai HCQ prétendant qu’il n’y avait pas de réduction de la mortalité avec le médicament, sans aucune mention de la controverse sur la posologie pratiquée sur le médicament. Aucune donnée n’a été publiée.

Etrange coïncidence : le même jour, l’OMS a arrêté son essai HCQ, et le Royaume-Uni a annoncé qu’il arrêtait son essai avec l’HCQ (connu sous le nom de Recovery) parce qu’ils ont constaté simultanément, qu’il n’y avait pas de réduction de la mortalité avec le médicament. L’essai Recovery au Royaume-Uni a été financé en partie par la Fondation Bill & Melinda Gates (B&MGF) et il utilisait également le même dosage toxique que l’essai Solidarity. Aucune donnée n’a été fournie sur les autres résultats mesurés, comme la réduction du temps de guérison.

Il est désormais clair que les deux médicaments ne bénéficient pas des mêmes normes.

On peut voir ici le contraste entre les essais sur les deux médicaments. L’essai de Remdesivir rapporté dans le NEJM n’avait montré aucune réduction de la mortalité, mais l’essai s’est poursuivi sur la base d’une amélioration du temps de guérison chez les survivants. Cela n’a pas été fait pour l’étude avec l’HCQ. Il est clair que des normes différentes régissent les deux médicaments.

Nous ne pouvons pas laisser les choses en l’état. Le Lancet s’est rétracté, mais nous devons enquêter sur les personnes qui se cachent derrière cet effort pour discréditer frauduleusement l’HCQ. « Surgisphere » est mentionnée comme l’organisation qui a fabriqué les données, mais qui les a poussés à le faire? Ont-ils obtenu une aide extraordinaire du Lancet pour la publication?

S’agissait-il d’un effort concerté de la part de l’industrie pharmaceutique pour discréditer le médicament le moins cher ? Bien que « Surgisphere » apparaisse comme une société de gansters, il semble qu’ils aient agi ainsi pour améliorer leur visibilité. Et il est nécessaire de mener une enquête plus approfondie sur les motifs et l’implication de tiers, y compris les éditeurs.

De plus, il faut savoir qui a pris la décision de la mise en danger de ces vies en recommandant des doses toxiques de HCQ dans les essais Solidarity et Recovery. On ne peut pas supposer qu’il s’agissait d’une erreur involontaire, car le niveau des doses administrées n’a pas été rectifié même après que l’erreur ait été signalée par l’ICMR. Nous devons aller au fond des choses et ceux qui sont impliqués doivent être discrédités et écartés, si nous ne voulons pas que de mauvaises sciences, telles de mauvaises pièces, prennent le dessus mondialement. Si cela n’est pas fait, selon toute probabilité, les résultats de l’étude de l’ICMR sur l’HCQ ne seront pas autorisés à être publiés. Et la loi de Gresham sur les médicaments pharmacothérapeutiques les plus couteux se vérifiera.

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